Deux des principaux symptômes de l’aphasie sont la réduction de l’expression et le manque de mots. En présence de ceux-ci, la communication avec la personne aphasique est réduite de façon importante et il est primordial de centrer vos sujets de conversation sur la situation en cours, sur les besoins de base, en contribuant à maintenir chez la personne aphasique le désir de communiquer. Lorsque survient un accident vasculo-cérébral (AVC), la personne peut retrouver rapidement ses facultés langagières. Par la suite, en réadaptation, la rééducation orthophonique permet à la personne des améliorations significatives.
En raison des difficultés à communiquer, la personne aphasique peut se montrer plus irritable et manifester des réactions paraissant exagérées ou inappropriées. Nous devons s’adresser directement à elle et la traiter en personne adulte, responsable et intelligente, en évitant les jeux de physionomie exagérés démontrant comme par exemple une impatience ou des attitudes ou comportements infantiles.
Lorsque l’on ne parvient pas à comprendre ce que la personne aphasique veut nous communiquer, nous pouvons observer sa mimique et vérifier les besoins (faim, inconfort …) qu’elle tente d’exprimer. Lors d’activités de vie quotidienne nous pouvons contribuer à la stimulation linguistique en verbalisant les actions en cours. Observez également son état de fatigue, car son attention et sa concentration peuvent être diminuées.
Dans le cas de l’aphasie primaire progressive où la dissolution des connaissances sémantiques occasionne une parole spontanée perturbée par un manque de mot créant des longues pauses dans le débit verbal par cette recherche de mots, nous pouvons encourager la personne aphasique à utiliser des gestes pour exprimer sa pensée. Devant l’impossibilité à exprimer sa pensée, nous pouvons lui suggérer de prendre une pause et changer de sujet en mentionnant par exemple : «on va laisser faire pour le moment et on y reviendra plus tard. Les mots vont probablement vous revenir». Lorsqu’elle fait des erreurs et des distorsions inconsistantes dans son expression, nous pouvons la corriger délicatement sans l’indisposer en reformulant l’expression correcte en utilisant des phrases courtes et simples.
Soyez prudent lorsque vous discutez de ses problèmes avec d’autres personnes devant elle, car elle peut mésinterpréter les propos prononcés ou comprendre par intermittence. Elle peut se montrer alors soucieuse ou susceptible. A l’occasion elle peut vouloir s’isoler pour éviter certaines situations où il faut communiquer, car la peur de faire des erreurs prend le dessus. Dans cette situation rassurez-la en dédramatisant la problématique.
Écho de Shawinigan, 28 mai 2014