L’aphasie primaire progressive est un trouble du langage majeur (difficulté à trouver des mots, paraphasies, troubles de la grammaire ou de la compréhension, paroles laborieuses), dominant et irréversible qui n’est pas du à une atteinte motrice ou sensitive et est de nature neurodégénérative. La majorité des personnes atteintes présentent des pathologies cérébrales occasionnant une démence fronto-temporale, et pour un quart d’entre-elles, on retrouve des lésions de type Alzheimer.

L’aphasie primaire progressive se présente sous trois variantes (sémantique, non-fluente et logopénique), et chacune d’elles, est corrélée à un modèle d’atrophie cérébrale spécifique, favorisant sa classification. Avec la variante sémantique, la dénomination est pauvre et la compréhension des mots perturbée. Elle est reliée à une dissolution des connaissances sémantiques sans troubles moteurs de la parole ou grammaticaux. Les personnes atteintes ont généralement un affect plat avec une perte d’empathie (difficulté à reconnaitre les émotions des autres), compulsives elles ont une perte d’insight (discernement).

Les personnes atteintes de la variante non-fluente ont des troubles moteurs de la parole (parole laborieuse) avec des erreurs et des distorsions inconsistantes dans les sons prononcés ou avec des erreurs grammaticales. Les personnes atteintes maintiennent un bon niveau fonctionnel et luttent pour compenser leurs frustrations. Le savoir sémantique est préservé toutefois les personnes atteintes ont des difficultés de compréhension envers les structures de phrases complexes.

Dans la variante logopénique , la parole spontanée est perturbée par un manque de mot créant des longues pauses dans le débit verbal par la recherche de mots , c’est une anomalie de la récupération des mots au discours spontané et à la dénomination des objets ou des personnes. Alors que la compréhension des mots isolés est préservée, la répétition des phrases est perturbée.

Chacune des variantes de l’aphasie primaire progressive présente ses difficultés de communication. Pour les personnes aidantes, il n’est pas toujours évident à prime abord de bien comprendre ce que communique ou tente de communiquer la personne aphasique peu importe la sévérité de son aphasie, encore moins, lorsque des troubles de l’humeur sont associés à ces difficultés de langage. Plusieurs techniques de communication dans une approche centrée sur la personne favorisent le succès de cette communication, nous y reviendrons. Entre-temps, réduisez au maximum le bruit et l’agitation environnante, cela créera un bon climat favorable à l’échange.

Écho de Shawinigan, 30 avril 2014