L’aphasie se manifeste de différentes façons chez les personnes. La variété des formes d’aphasie résulte des atteintes localisées dans les régions particulières du cerveau. Les plus classiques et connues  concernent la moitié des personnes aphasiques soient l’aphasie motrice ou aphasie de Broca (mise en évidence par le chirurgien français Paul Broca) et l’aphasie sensorielle ou aphasie de Wernicke (décrite par le neurologue allemand Carl Wernike).

L’aphasie motrice ou aphasie de Broca fait suite à des lésions dans l’aire cérébrale de Broca qui occasionneront des troubles de l’expression orale ou écrite, alors que la compréhension est bonne. Nous constaterons chez la personne atteinte une réduction du langage jumelée à des troubles articulatoires plus ou moins sévères, une répétition inlassable des mêmes courtes phrases non construites, des difficultés à trouver le mot juste pour exprimer une idée ou sa pensée, des inversions de syllabes.

L’aphasie sensorielle ou aphasie de Wernicke fait suite à des lésions dans l’aire cérébrale de Wernicke qui occasionneront des troubles importants de compréhension du langage. Nous remarquerons l’emploi fréquent de mots inappropriés constituant un véritable jargon. Cette aphasie est souvent associée à une perturbation des informations provenant d’autres aires cérébrales dont les aires auditive ou visuelle.

Contrairement à l’aphasie de Broca, la syntaxe et la grammaire ne sont pas touchées, l’articulation et le débit ne posent pas de problèmes, le vocabulaire conserve sa richesse, toutefois le discours peut être difficilement compréhensible, car il n’y a pas nécessairement une suite logique dans les mots ou les propositions utilisés. Cette aphasie se distingue sous deux types, le premier à prédominance phonémique (mots déformés) et l’autre, à prédominance sémantique se caractérisant par une substitution de mots apparentés.

Lorsque les altérations cérébrales apparaissent mixtes et perturbent grandement la capacité de comprendre le langage ou de parler, de lire ou d’écrire, conduisant à la perte totale de ces capacités, nous parlons d’aphasie globale. Généralement les personnes atteintes conservent une certaine forme de langage automatique, comme des exclamations émotionnelles. Des situations de mauvaises interprétations de la part des personnes aphasiques sont fréquentes et s’illustrent parfois par des réactions étonnantes, éventuellement agressives, voire catastrophiques. La personne aidante a avantage à développer sa communication avec la personne aidée par de bonnes attitudes et aptitudes communicatives.

Écho de Shawinigan, 26 mars 2014