Les symptômes comportements et psychologiques de la démence (SCPD) (errance sans but, langage inapproprié, activités dérangeantes, entêtement, accumulation d’articles, etc.) sont fréquents et altèrent considérablement la qualité de vie des aînés et sont une source importante de stress pour les proches aidants et les soignants. Ils s’inscrivent dans un processus de rétrogénèse, c’est à dire un processus régressif amenant des comportements dysfonctionnels au niveau des activités de vie quotidienne, domestique et ludique (loisir), de même qu’au niveau de la communication et des relations sociales. Il est généralement recommandé de privilégier des interventions non pharmacologiques pour la gestion initiale de ces symptômes. Ces interventions se regroupent en quatre catégories (1) les interventions comportementales (2) la stimulation et l’activité (3) la relaxation et (4) la modification de l’environnement.

De plus il est également possible d’accroître la compétence des personnes atteintes de la maladie d’Alzheimer. En s’appuyant sur des aptitudes spécifiques, nous pouvons exploiter leur capacité d’apprendre et de retenir de nouvelles habiletés (par leur capacité de mémoire procédurale) tout en utilisant des facteurs d’optimisation. Se centrer sur ces aptitudes préservées permet non seulement de maintenir la motivation des personnes atteintes et de les rassurer sur leur fonctionnement cognitif mais également d’exercer des stratégies de rééducation.

Ces stratégies utilisent entre autre la technique de récupération espacée, d’apprentissage sans erreur ou de procédure d’estompage. Lorsque nous utilisons ces techniques la collaboration des proches aidants est essentielle et indispensable pour atteindre le succès escompté. Leur contribution consiste à favoriser l’utilisation par la personne atteinte des facteurs d’optimisation et des capacités préservées, à interagir avec elle dans des conditions favorables, à éviter le recours à des capacités déficitaires, à aménager l’environnement de vie en fonction des troubles cognitifs ou davantage l’assister dans l’utilisation des aides externes.

Les expériences actuelles sur les formes implicites de mémoire et d’apprentissage sont prometteuses et ont des implications cliniques importantes. C’est une voie d’avenir pour l’amélioration de la qualité de vie des personnes atteintes et de leurs proches aidants

Hebdo du St-Maurice, 9 décembre 2006